Vit et travaille à Toulouse. Né à Paris en 1988
Nourri de Robert Grosvenor, d’Ed Rusha, de Thomas Demand, d’Eric Tabuchi et de musique rap et hip-hop, François-Noé Fabre utilise l’ensemble des médiums contemporains pour être tour à tour sculpteur, peintre, documentaliste, écrivain, poète, photographe et curateur. Il se donne la liberté au cours de ses recherches et voyages – il a récemment passé un an en résidence au Portugal – de rapporter des objets trouvés, parfois même des déchets, des accessoires hétéroclites ou des éléments de décors issus du cinéma, toujours prétextes à un travail préliminaire d’enquête ou de documentation. Et se nourrit de ses multiples quêtes pour tracer un chemin cohérent et produire des œuvres plastiques souvent ironiques, oscillant entre réel et fiction, vrai et faux, et de plus en plus aiguisées avec, en parallèle, des micro-fictions littéraires nourries de dérision et d’absurde.
Au Salon de Montrouge, il présente deux nouvelles photographies issues de la série Drivin' Paint. Le regardeur est en immersion dans un habitacle d’automobile avec vue sur le tableau de bord muni d’un GPS – allusion à Roland Barthes qui voyait cet élément comme « ressemblant davantage à l’établi d’une cuisine moderne qu’à la centrale d’une usine ». L’image - dont le format photographique est systématiquement à l'échelle 1 du véhicule - donne sur un paysage, une grande peinture abstraite apparentée aux rayures verticales de Buren ou à Support/Surface.
Le travail de François-Noé Fabre pose une interrogation ou plutôt un constat : étant donnée une image, qu’y a-t-il à la surface, inscrit dans ses limites ? Une représentation ? Une imagination ? En tous cas une production de signes iconiques, un geste, une texture de couleur, de matière. François-Noé Fabre interroge là, la position précaire de l’image engloutie dans un maelström de figures. Il soulève une question essentielle : l’image peut-elle être, encore aujourd’hui, simplement narrative ou la source possible de la pensée ?
Françoise Docquiert