Vit et travaille à Paris. Née à Nîmes en 1990
Tu me je, je te tu
Marie Glaize collectionne les échanges qu’elle crée entre les personnes. Sa pratique se construit à partir d’objets existants ou expressément créés pour susciter et générer du lien social. Ces objets artistiques n’ont pas vocation à rester purement formels et inertes. Le sens de leur existence réside dans leur pouvoir d’activation d’échanges et de trocs.
Tels des espaces où toute interaction devient possible, ils s’affirment comme de puissants catalyseurs relationnels. Marie Glaize constitue ainsi un véritable répertoire, où pour chacun de ses éléments se tisse une rencontre singulière : l'aquarium d’un restaurant chinois devient un véritable lieu d’exposition où elle invite un artiste par semaine à montrer une oeuvre (888 réalisée du 8 février au 8 avril 2018 avec huit artistes) ; bracelets et poignets deviennent des supports pour des oeuvres portatives conçues par un groupe de personnes constitué pour l’occasion, où chaque membre se transmet chaque semaine sa proposition par la poste et réalise ou porte celle qu’il a reçue à son tour (Liens, 2017) ; tout type de dessin trouvé au hasard par des personnes peut lui être envoyé ou donné en échange d’un dessin qu’elle a elle-même trouvé et qu’elle a transformé en pin’s (Anonyme, 2016)...
Pour immortaliser et documenter l’existence des nouvelles communautés qu’elle invente, Marie Glaize a recours à l’espace immatériel du web, lieu de tous les échanges contemporains où elle fait s’incarner les traces de ces rencontres.
La nature collective de ses oeuvres provoque la sortie de l’art de son propre système sémiotique pour y inclure les gestes et les réactions des individus. Créatrice de transmissions de pensées et d’idées au moyen de protocoles simples, elle interroge l’être ensemble aujourd’hui et le rapport à l’autre en cultivant, avec engagement, l’empathie et le contact entre les êtres.
Licia Demuro