Vit et travaille à Paris. Née à Paris en 1992
Les objets dont s’inspire Raphaëlle Kerbrat sont des outils qu’on n’a pas l’habitude de regarder. Disques durs, câbles, têtes de lecture : autant d’éléments qui sont des vecteurs et supports de notre univers numérique mais rarement des matériaux de base ou des sources d’inspiration. En s’attachant à disséquer une fibre qui sert à véhiculer des signaux, elle en détourne la fonction première pour créer une sorte de vitre-écran qui, superposée aux images télévisuelles, les transforme en taches nuageuses, en une abstraction colorée. Les coupes de fils de cuivre présentées sous forme de gravures évoquent une formation cellulaire. Un micro posé sur un disque dur se mue en une créature métallique, en une ossature de bras replié qui n’effectue aucun mouvement mais révèle par le son une activité intensive enfermée dans ce mystérieux boitier.
A quoi ressemble un flux d’information ? Avec une sobre espièglerie, l’artiste crée une sculpture-insecte avec de grandes antennes mouvantes, une sorte de blatte high-tech effectuant un numéro de surplace infini. Sous des formes plastiques diverses et avec toutes sortes de matériaux, elle se confronte à tout ce qui dématerialise et parvient à rendre vivants des circuits sans âme en leur trouvant un versant organique.
Valérie Mréjen