Vit et travaille à Paris. Née à Paris en 1993.
Madeleine Roger-Lacan a choisi d’être un peintre « expérimenteur ». Elle se nourrit d’un amoncellement d’idées et de chemins qui peuvent paraître parfois éclectiques - objets, bouée trouvée sur internet, photos, découpes, draps de lit, un miroir et son reflet. Du coté de l’histoire de l’art, elle cite la grande peinture de Poussin, l’univers de Gilles Aillaud, les pliages d’Hantai, les américains Rothko, Pollock ou Rauschenberg et le groupe BMTP. Et aussi des femmes artistes comme Niki de Saint Phalle ou les plus contemporaines Nicole Einsenman et Dana Schutz.
Si son travail joue avec la figuration, il en prend toutes les audaces et les libertés. Proches pour certaines toiles du surréalisme belge avec Magritte en référence, ses tableaux possèdent la même fronde, la même ironie et le même esprit de révolte, que l'artiste cultive au moyen d'un travail de sape et de détournement tout en insistant sur la matérialité du support. Ce sont des jeux d’assemblage qui maltraitent la toile - comme d’ailleurs le papier - pour l’affranchir de l’image peinte et en faire surgir la dualité d’un palimpseste, comme un récit intime toujours réécrit.
La peinture figurative de Madeleine Roger-Lacan, en effet, se charge plus d’affectivité que d’histoires. L’artiste travaille sur les images que véhicule sa mémoire, comme sur un matériau relevant d’un fond commun. Elle construit patiemment un réseau de cheminements aléatoires où l’oeil prend plaisir à s’égarer et à vouloir en démêler les sources et les sens. Les couleurs dissimulent de subtiles textures. A terme, les peintures sont surprenantes, très personnelles, manifestant la volonté de circonvenir une image prétexte pour faire exploser une constante remise en question de la peinture.
Au Salon de Montrouge, elle dévoile de nouveaux tableaux, Le Festin des Bouches Cannibales et Grab, Don’t Grab, où elle décline un univers carnavalesque qui met en scène différents symboles de la féminité.
Françoise Docquiert