Jules Lagrange

Jules Lagrange travaille à partir des restes et des débris d’une histoire personnelle et collective, de manière consciencieuse, en utilisant des techniques anciennes. Outils et matériaux sont dans sa pratique les moyens de s’engager contre un certain type de production industrielle, et contre l’accélération de la circulation des images et des objets. A la place, il s’intéresse aux traditions vernaculaires de certains artisanats et aux émotions qu’elles engagent.

Ses sculptures ressemblent à des autels, cabinets, cercueils ; autant de boites à souvenirs qui ont été́ patiemment et habilement fabriquées à la main, à partir de planches trouvées dans sa maison familiale. Ces sculptures murmurent qu’elles sont les reliques d’un passé, soigneusement transformé afin de contenir désirs et rêves, se dressant ainsi dans les limbes du temps. Elles attirent notre attention envers de petits détails : Leurs systèmes de fermeture et tiroirs suggèrent qu’il y a toujours plus à envisager que ce que l’on peut actuellement voir, lorsque rayures, traces, et photographies déchirées, agrafées à leurs surfaces, nous montre les marques du temps et d’une mémoire liée à l’enfance, comme dans les délicates vitrines fabriquées autrefois par Joseph Cornell. (...)

De François Piron