La Ville de Montrouge invite le collectif montrougien Noty Aroz de l'atelier d'artistes La Cale pour le projet Le Hublot. Tous les mois et demi, un street artiste du collectif réalise une peinture murale circulaire monumentale sur un mur pignon de l'avenue de la République, sur le thème du récit.
Le Hublot de Noty Aroz nous offre un regard sur ces récits qui racontent notre lien au monde. Ici, la cosmologie (science des origines) rencontre la cosmogonie (mythes des origines). En les réunissant autour de symboles communs, l’artiste souligne l’importance des récits dans notre rapport au monde, au temps et à nous-même, ou comment les histoires que nous transmettent les mythes et la science incarnent notre lien au réel.
Cette fresque s’inscrit dans le premier cycle du Hublot, dont la thématique est la mythologie. La capsule sonore a été écrite par Noty Aroz, enregistrée et produite par Laura Barbaray et Charly Brown de l’association Urban Art Crew.
Vous désirez l'entendre ? Tant mieux, c'est une fresque sonore !
Cette fresque a été pensée et conçue comme un Yin Yang graphique et conceptuel. Lorsqu’un élément illustre une représentation cosmogonique (mythes des origines du monde) ; en symétrie, un autre élément incarne une pensée cosmologique (science des origines).
Le mythe du déluge que l’on retrouve dans de nombreuses mythologies (biblique, sumérienne, védique, etc.) se positionne en miroir face à la théorie de l’évolution de Charles Darwin. Le ciel, décortiqué et mesuré qui illustre l’astrophysique et le concept du Big-Bang présente d’autre part Yggdrasil, l’arbre-monde des mythologies nordiques ainsi que l’œil Oudjat ou œil d’Horus, une des plus anciennes divinités égyptiennes démiurges (dieu créateur). Celui-ci renvoie à l’œil de la providence, également présent dans de nombreuses religions et sociétés philosophiques (biblique, franc-maçonnique, etc.). Ce symbole alimente différentes théories du complot. D’ailleurs, un de ses rayons illumine une soucoupe volante : aux Etats-Unis, 36% de la population croit à l’existence d’êtres extra-terrestres.
En haut à gauche, Quetzatcóatl, le serpent à plumes, est une divinité mésoaméricaine. Il répond au diplodocus, en haut à droite.
Au centre, une femme originelle triple. Sans nombril, elle incarne à la fois Eve, Gaïa déesse-mère de la Grèce antique et Shakti, épithète féminine du dieu hindou Shiva. La pomme, qui symbolise le mythe du péché originel tombe sur la tête de Newton, dont la légende dit que c’est en se prenant le fruit sur la tête, au pied d’un pommier, qu’il découvrit et mit au point sa théorie de la gravitation universelle. Ce livre qu’il tient, est-il donc celui du scientifique ou celui du mythe ? Dans les deux cas, il rayonne du symbole Vous êtes ici, que l’on retrouve dans le métro parisien.
Enfin, le serpent tentateur est représenté de façon réaliste là où le singe, suite logique du chemin évolutionniste, est illustré de façon cartoonisée. Pourquoi ? L’artiste souligne ici la futilité de la vérité : peut importe le réel ou la fiction, les histoires que l’on se raconte vont au delà du vrai ou du faux.
Mais alors, que signifient ces étranges symboles présents dans l’anneau extérieur ? W-A-T-H-0-d..? Mystère…
L'œuvre de Théo Haggaï est un travail que l'on peut qualifier de mythopoïétique : il crée du mythe. En effet, l'artiste s'exprime à travers une démarche bipolaire : dans un premier temps, il invente puis retranscrit une histoire, un conte aux airs mythiques, une allégorie de notre humanité. Dans un second temps, il l'illustre et marque nos murs de ses symboles. Ici, l'artiste mythographe illustre la première partie de son Mythe des Rêveurs.
Vous désirez l'entendre ? Tant mieux, c'est une fresque sonore !
Lorsqu'ils créent à quatre mains, le duo Poes & Jober illustre depuis plusieurs années le mythe de l'épopée de Gilgamesh. Plus ancien récit dont avons des traces écrites, cette grande aventure paléo-babylonienne possède très peu de représentations graphiques. Poes et Jober s'en chargent ! Ici, ils illustrent les premières lignes de l'œuvre, où les protagonistes Gilgamesh et Enkidu, incarnant la culture et la nature, sont sur le point de se rencontrer.
Vous désirez l'entendre ? Tant mieux, c'est une fresque sonore !
La nouvelle fresque sonore d'Olivia De Bona, portant sur la réinterprétation du chant XIX de l'Odyssée d'Homère conclue ce premier cycle. Le prochain cycle démarre en mai 2023 et sera sous le thème de "Spiritualités", également composé de quatre fresques.
En mêlant son imaginaire personnel à notre imagerie collective, Olivia De Bona développe un univers narratif à la croisée des contes et de l'intime, flirtant avec nos mythes anciens et nos figures contemporaines. Ici, l'artiste réinterprète le chant XIX de l'Odyssée d'Homère à travers le prisme d'une Pénélope non plus dépendante et soumise au retour d'un Ulysse qui se fait attendre, mais par celui d'une femme créatrice, autonome, qui par la ruse et le subterfuge se place en reine.
La capsule sonore a été écrite par Olivia de Bona, enregistrée et produite par Laura Barbaray et Charly Brown de l’association Urban Art Crew
Vous désirez l'entendre ? Tant mieux, c'est une fresque sonore !
Pour ouvrir ce nouveau cycle des spiritualités, Le Hublot invite l'artiste italien Luca Ledda à s'exprimer sur la grande question des origines. D'où venons-nous ? Pourquoi sommes-nous ici ? Ce questionnement universel est central dans la démarche de l'artiste, où les personnages, le regard tourné vers le ciel, semblent trouver la réponse au fond d'eux-mêmes. Ou peut-être est-ce dans leurs chevelures à constellations et dans leurs parures de lianes qu'ils acceptent de ne pas y répondre.
Vous désirez l'entendre ? Tant mieux, c'est une fresque sonore !
Pour continuer le cycle des spiritualités, Noty Aroz invite le duo d'artistes réunionnais Kid Kreol & Boogie à s'exprimer sur le grand thème du divin. Mais qu'est-ce que le divin ? Comment l'approcher ? C'est entre un monde métaphysique et notre réalité terrestre que se déploie l'univers du duo. La charge symbolique, l'invisible, les forces de la nature, sont autant de composantes des créations que nous offrent Kid Kreol & Boogie, qui, avec leurs peintures comme gouvernail, naviguent avec nous en eaux sacrées.
Le duo réunionnais développe un univers à la rencontre du figuratif et de l'abstraction. Le monde de l'invisible, sa charge symbolique, le rituel, les signes et les présences sont au de thèmes qui s'incarnent dans leurs créations poétiques.
Pour le Hublot, Kid Kreol & Boogie viennent illustrer la question du Divin. C'est un sujet ambitieux, mais les deux sages sont passés maîtres dans l'art de l'invisible, il n'y a pas de meilleur duo pour s'attaquer à ce thème central.
Pour clore ce cycle sur les spiritualités, Lucas Nadel invite la talentueuse peintre Rouge Hartley à s'exprimer sur le thème de l'humain : que sommes-nous ? Sapiens, animaux spirituels, conscients de nos propres cavernes ?
Sous les pinceaux sensibles de Rouge Hartley, les images évoquent la catastrophe tiède de nos vies quotidiennes, ces petites chutes parfois anodines, nos errances tendues vers l’absurde. La peintre réussit à représenter avec tendresse cette perte, ce temps suspendu, comme une prière, que nous éprouvons toustes face à l'immensité, l'inconnu, la contingence.
Le mur de Rouge Hartley est accompagné de deux créations sonores originales autour du thème de l'humain :