La 65e édition du Salon de Montrouge a lieu du vendredi 22 au dimanche 31 octobre 2021.
La ville de Montrouge célèbre la création en accueillant chaque année des artistes émergents dans le cadre de son Salon. Cet événement printanier est devenu au fil du temps un moment fort pour la découverte de la scène contemporaine ; une occasion renouvelée, en ce printemps 2020, de remarquer la foisonnante créativité des talents de demain.
Grâce aux compétences d’une équipe complice et soudée — un scénographe de talent, Vincent le Bourdon, des graphistes engagés, l’atelier Baudelaire et GeneralPublic, et une direction artistique au plus proche des artistes —, le Salon de Montrouge a assuré sa renommée en accompagnant des artistes en début de carrière dans la diffusion de leur travail. Cet événement attire un public toujours plus nombreux, réaffirmant la place de l’art contemporain dans la Ville de Montrouge.
Pour chaque édition, nous nous entourons d’un comité de personnalités éminentes de l’art contemporain pour procéder à la sélection des candidats. Il est essentiel qu’elle soit le reflet de regards multiples et éclairés, pour assurer une pluralité de points de vue sur la création émergente que nous avons à cœur de présenter dans toute sa diversité.
Renouvelé d’année en année, ce comité a su exprimer des choix de qualité, avec une exigence et une vision toujours aussi pointues. Sensible à la grande qualité des travaux proposés, il a sélectionné pour cette 65e édition, 50 artistes — 29 femmes, 18 hommes et 3 collectifs. Aux côtés d’artistes nés en France, la sélection internationale témoigne des liens forts qu’ont tissé de jeunes artistes venus du Brésil, du Cameroun, de Chine, de Colombie, de Côte d’Ivoire, d’Espagne, des États-Unis, du Japon ou encore de Tunisie, avec le territoire artistique français.
Chaque artiste a travaillé en collaboration avec la direction artistique afin de concevoir des projets pertinents dans le contexte de la présente édition. Grâce à l’aide financière de partenaires de choix, impliqués dans le soutien à la création émergente, nous avons pu accompagner les artistes dans la réalisation de propositions inédites pour le Salon.
Enfin, nos heureux élus sont introduits au public par un ensemble d’auteurs qui participent à la mémoire du Salon par la rédaction de textes critiques pour le catalogue, véritable trace écrite de cette manifestation.
L’identité visuelle 2020, conçue par l’Atelier Baudelaire et GeneralPublic, propose un graphisme d’inspiration 3D autour du nombre 65, numéro de l’édition, décliné à la manière d’un mobile de papiers découpés, dans la continuité des années précédentes. Elle se décline sous plusieurs formes : des éléments de communication en passant par le catalogue et la signalétique, et assure ainsi une lisibilité et des outils de médiation efficaces au propos et au contenu de l’exposition.
La scénographie permet quant à elle une immersion dans l’art d’aujourd’hui grâce à un dispositif renouvelé de l’espace du Beffroi. Vincent le Bourdon a développé une scénographie généreuse qui, par un principe de modules, s’adapte et accueille chacune des propositions d’artistes. Par l’intermédiaire d’un jeu de diagonales, de zigzags et de percées, il nous plonge dans une véritable cartographie de la création actuelle, grâce à une réflexion en trois volets où s’opère un dialogue continu entre les pratiques artistiques et les thématiques abordées.
Pour clôturer cette édition, une journée entière sera dédiée aux artistes passés par le Salon ces cinq dernières années, avec une programmation de vidéos et une série de performances conçues pour célébrer les 65 ans du Salon de Montrouge. À cela s’ajoutera l’invitation de quelques « Anciens » du Salon, figures ambassadrices de la renommée de l’événement. Cette journée sera aussi l’occasion d’une programmation spéciale de performances des artistes de la sélection 2020, en écho à ce projet satellite.
Ami Barak et Marie Gautier, directeurs artistiques du Salon
Différentes idées du paysage se télescopent dans cette section. Dans un monde où tout est déjà refait ou à refaire, les artistes sèment ici les graines d’une autre idée du réel, retravaillé sous forme hybride. Un réel qui croiserait une conception multiple de l’espace, des espèces et des genres. Les corps se greffent par fragments aux objets et aux machines. L’art fait appel à la fiction comme la science-fiction a recours à la science. On assiste à une mutation généralisée des formes, à une esthétique du bricolage, à des œuvres en perpétuel processus. Les frontières s’abolissent et les rapports se ritualisent.
Et si nos moindres gestes au quotidien renfermaient une part de poésie insoupçonnée, voire un potentiel chorégraphique ? La sphère intime et domestique, les objets qui meublent notre espace privé, les relations sociales que nous entretenons dans notre vie de tous les jours acquièrent parfois une existence propre. Les artistes nous invitent à l’observer en spectateurs indiscrets. Parfois, le réel même se fait invention : une mythification du présent qui laisse entrevoir un autre avenir possible ; un rappel de ce que le politique — de tout temps — doit aux récits fondateurs.
Influencés par les développements technologiques associés à Internet, des artistes contemporains se sont emparés des stratégies du web et des réseaux sociaux pour développer une nouvelle approche esthétique, cette fois-ci émancipée du monde virtuel. Cette génération (post) Internet, connectée depuis l’enfance, utilise les procédés numériques à leur disposition pour créer des objets en marge du réel. Un rapport réel/virtuel mis en scène par des récits de soi, autant contraints que consentis.