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Alice Brygo

Capture d'écran du film "Soum" | 2022 | Soum © Alice Brygo et le Fresnoy Studio National

Vue d'installation "Le mal des ardents" | 2022 | Soum © Alice Brygo et le Fresnoy Studio National / Artiste 3D - Nathan Ghali

Capture d'écran du film "Soum" | 2022 | Soum © Alice Brygo et le Fresnoy Studio National

Capture d'écran "Le mal des ardents" | 2022 | Soum © Alice Brygo et le Fresnoy Studio National / Artiste 3D - Nathan Ghali

Vue d'installation "Soleil Noir" | 2019 |

Affiche du film "Soum", 2022 | 2022 | Alice Brygo / Graphisme - Paulin Barthe

Affiche du film "Le mal des ardents", 2023 | 2022 | Artiste 3D - Nathan Ghali / Graphisme - Paulin Barthe

Capture d'écran du film "Les îles périphériques" | 2020 | Peripheral Islands © Alice Brygo

Capture d'écran "Les îles Périphériques" | 2020 | Peipheral Islands © Alice Brygo

Née en 1996 à Montpellier.

Vit et travaille à Aubervilliers.

Diplômée de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs et du Fresnoy - Studio national des arts contemporains.

Alice Brygo est cinéaste et artiste. Dans son travail, qui navigue entre film et installation, elle s’intéresse aux espaces de l’urbanité et aux frictions des communautés qui les traversent. Son intérêt pour la captation directe, parfois immédiatement dans l’action ou dans l'événement, s’inspire de la méthode documentaire ou journalistique pour produire des matériaux qui sont ensuite tissés dans la trame narrative de ses projets. Bien qu’il flirte toujours avec le fantastique, son cinéma est résolument social et questionne à travers ses personnages les relations intergénérationnelles, l’appartenance culturelle ou encore la trajectoire de classe des individus. C’est dans l’ambiance, et par des incursions de présences surnaturelles, que la narration vient dérailler pour révéler la fragilité et l’instabilité de la fiction.

Dans ses projets Soum (2021) et Le Mal des ardents (2022), réalisés lors de ses études au Fresnoy, elle dresse le portrait du territoire francilien respectivement depuis ses marges (Noisy-le-Sec ou Aubervilliers) et son hypercentre (l’Île Saint-Louis). Dans Soum, une petite collectivité de personnages queer part à la recherche d’un nouvel espace inhabité à squatter. Chacun·e à son endroit, Inti, Jai et Paulo se questionnent à propos de la culture transmise par leurs parent·es. Leur quête d’un espace à partager fait écho à la manière dont iels cherchent à habiter un héritage culturel au croisement du fantasme et de la perpétuation des traditions. Dans cette fresque sur la transmission, l’appropriation et le métissage, le rapport entre le lien familial et la famille choisie – ou la communauté – est frappant, et dit l’attachement de l’artiste à habiter le monde collectivement.

Le Mal des ardents se déploie dans un espace-temps flottant, teinté de lumière bleue, une sorte de dimension crépusculaire plutôt qu’un décor. En naviguant dans un champ / hors-champ perpétuel, la caméra passe d’un personnage à un autre au fur et à mesure que se font entendre des voix dans ce long plan séquence. Chacune exprime un avis en relation à l’évènement qui se déroule sous leurs yeux et semble chercher un objet, ou une raison, à une catastrophe en cours. La lumière d’un incendie teinte progressivement la scène. Dans ce paysage en suspension, le sujet s’évade toujours, tandis que l’irréalité de la fiction cherche à s’incarner par l’intermédiaire de ces personnages indéterminés. Construit à partir d’une captation audio de la foule rassemblée devant l’incendie de Notre-Dame le 15 avril 2019, le film ne dévoile que tardivement son lien avec un épisode clivant de notre actualité récente. Réalisé autour de ce matériau-source, le film présente cependant des individus recomposés en post-production à partir de scans 3D – et, montré en boucle dans une installation immersive, il invite les spectateur·ices à entrer dans ce moment où l’incertitude règne en maîtresse.

Thomas Conchou

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