Né en 1989 à Paris
Vit et travaille à Paris
Formation : Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, Paris (2013 - 2016)
Supports utilisés : Vidéo, Pratiques numériques et éditions, Installation
Le travail de Pierre Oscar Brunet ne peut être évoqué sans souligner sa persistance, presque vécue comme une opiniâtreté, à faire, chaque année depuis quatre ans, une résidence de deux mois en Finlande à Jyväskylä. Il choisit toujours le mois de mai ou la mi-septembre, période brève de régénération de la nature et du soleil d’automne en Scandinavie.
Il y a vu un aspect essentiel, que nous appelons aujourd’hui l’écologie, et qui consiste à travailler avec la nature ou plus exactement à créer une alliance et un dialogue avec cette materia prima. Pierre Oscar Brunet en a ressenti les composantes profondes, en lien avec des résurgences familiales. Parallèlement, son travail se nourrit d’autres inspirations : les poèmes de Thomas Tranströmer, le philosophe américain William James et la pratique du cinéaste Stan Brakhage, pionnier de l’abstraction expérimentale, qu’il admire.Chaque année, Pierre Oscar Brunet part ainsi seul pour une marche aléatoire à travers une forêt inconnue. Il y choisit une clairière et y délimite, avec une cordelette, un carré de 15 mètres carrés.
De ce site il fait son oeuvre. Dissolve Spaces est le titre des différentes pièces exposées à Montrouge sous la forme d’une installation et de toiles peintes, fragments pluriels de cette quête, qui sont presque des relevés topographiques mais en aucun cas de simples constats. Pierre Oscar Brunet y interroge différents médiums : un film super 8 tournant en boucle, des gravures d’empreintes de sol, un élément naturel prélevé sur place comme mémoire du lieu, souvent un lichen. Il exhume, pressent et invoque une symbolique archétypale de l’espace montré. Il est successivement cinéaste, graveur, sérigraphe ou encore sculpteur, assumant une telle dissociation de la personnalité comme vérité de son être.
L’artiste ajoute une série de toiles de son voyage en Arctique, utilisant des techniques mixtes sur sérigraphie avec des zones de couleurs. Les superbes variations qu’il nous propose là sont essentiellement un dialogue avec une mémoire de la lumière.
Cette tonalité de l’expérience lumineuse et de son éblouissement demeure une constante chez cet artiste qui propose, par ses souvenirs topographiques hallucinatoires, une réflexion étendue sur la représentation et le cinéma.
Par Françoise Docquiert