Née en 1981 en Suisse
Vit et travaille à Genève
Formation : Ecole Supérieure Nationale de la Photographie Arles ; SciencePo Paris, Arles (2004 - 2007)
Supports utilisés : Vidéo, Installation, Pratiques mixtes
Le travail de Pauline Julier démarre à partir d’un constat : la notion de nature et ses représentations sont loin d’être unifiées. À partir de ses constructions filmiques, l’artiste met en avant les collisions d’échelles face à ces natures plurielles.
Dans ses études de cas proches et lointains, l’artiste s’intéresse à une forêt de 300 millions d’années, ensevelie et figée par la lave, récemment découverte et reconstituée par le Dr. Wang et ses équipes. Cette reconstitution à partir d’interprétations scientifiques rend visible une ère bien avant l’époque humaine. Si le medium filmique et photographique « fige » des événements dans le temps, l’action volcanique peut également figer toute trace de vie sur son passage.
Dans La Grotte, un film de 2017, l’artiste propose un regard sur une cave proche du sol, et des variations sur les éléments d’une perspective plus microbiotique qu’humaine. Elle saisit le mouvement de l’air, de la fumée et de l’eau, faisant recours à l’artifice, le documentaire ne suffisant pas à saisir tous les aspects du sensible.
L’humain revient au centre de ces questions, avec l’intérêt de Pauline Julier pour la ville de Naples, et sa proximité du Vésuve. Les actions humaines se mettent en branle face aux effets sismiques historiques que subit la région. Sous forme de croyances individuelles, de religions, de sciences, les actions des humains face aux forces de la nature sont incarnées par les rassemblements autour du miracle de la San Gennaro, un film 16mm, et une référence à l’Observatoire de Naples qui collecte les données sismiques. Ces traces humaines, remplies de signification et d’attachements, émergent tour à tour pour appréhender les forces auxquelles elles ont à se confronter comme autant de catalyseurs de récits.
Par Sarina Basta