Née en 1983 au Japon
Formation : Institut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon Franche-Comté, Besançon (2009 - 2013)
Né en 1982 en Autriche
Formation : Université de Vienne, Autriche (2009-2015) ; Université Sorbonne‐Paris IV, France (2012-2014)
Vivent et travaillent à Paris
Supports utilisés : Pratiques mixtes
En duo depuis 2014, Sayaka Ohata et Joseph Mayrhofer-Ohata élaborent leurs oeuvres comme autant d’enquêtes venant déjouer les cadres et méthodologies des études universitaires et scientifiques classiques. Toujours présentées sous forme de triptyques composés de sculptures, d’une vidéo et d’un livre, leurs recherches entremêlent des éléments factuels et fictionnels, constituant des corpus d’images, de schémas, de définitions et d’intuitions dans une logique de déhiérarchisation des sources et des registres de discours. Ici, nulle intention d’objectivité ni de véracité, mais des dérives poético-théoriques ouvertes à toutes sortes d’interprétations.
C’est par exemple le cas de Reported to exist (2016), un projet mené lors d’une résidence en Thaïlande, près de la frontière birmane. À peine arrivé à destination, le binôme découvre au Musée National de Ratchaburi une photographie montrant un endroit où se rejoignent deux petits cours d’eau, avec pour seule légende « Mountains Plateau of Suan Hung District ». Qu’à cela ne tienne, Sayaka et Joseph partent alors à la recherche de ce confluent, évoquant selon eux un « Y » et symbolisant la bifurcation de chemins de vie possibles, tels qu’on pourrait les lire sur les lignes d’une main.
Au cours de leur périple, guidés par les souvenirs et informations hasardeuses de personnes rencontrées ici et là, ils filment les paysages parcourus, notent leurs pensées, dessinent des croquis et recueillent des documents de différentes provenances, faisant se côtoyer divers espaces et temporalités.
Si le lieu restera à jamais incertain, vraisemblablement transformé en parc de loisirs, il aura été l’occasion d’explorer un certain rapport au monde, filtré par de multiples couches de représentations, entre réalité et fiction.
Par Sarah Ihler-Meyer