Né en 1987 à Montpellier
Vit et travaille à Paris
Formation : Le Fresnoy - Studio National des Arts Contemporains, Tourcoing (2015 - 2017)
Supports utilisés : Photographie
Cantonner la photographie à son statut d’enregistrement du réel semble avoir tôt déserté l’esprit de Baptiste Rabichon.
Aussi est-il un photographe mais sans doute plus encore un plasticien de l’image. En quête de nouveaux procédés et de variations des formats, sa pratique mêle argentique et numérique. S’enchevêtrent procédés anciens et techniques contemporaines numériques. Cette articulation donne à ses images un caractère d’étrangeté qui s’explique par cet ancrage pluriel dans l’histoire de la photographie. La série Orly est à cet égard passionnante. En utilisant des machines de contrôle dans les aéroports, il a élaboré des compositions de natures mortes passées au rayon X. Baptiste a fait ses courses puis les a insérées dans la machine afin qu’elles soient observées par ce troisième oeil, sensible aux rayons X.
Les couleurs qui en ressortent sont liées à la densité des objets ; orange pour les liquides, vert pour la pierre et le verre, bleu pour les métaux.
Dans sa série 17ème, l’artiste est devenu un chasseur-cueilleur. Chasseur d’images, cueilleur de fleurs. Sur le chemin du laboratoire photo où il développe et tire ses images, il récolte des fleurs. Sur les routes du Fresnoy, dans cette région froide où voir éclore le printemps égayait le gris ambiant, est née la série Ranelagh, compositions florales sur de longs papiers, pour rendre la nature à son échelle, parfois rehaussées de peinture, de feutre et de cire. Puis est apparu son autoportrait en creux né d’un accident de manipulation. La silhouette de son profil s’est dessinée.
À partir de cet imprévu, il a réalisé des autoportraits où il est possible d’imaginer ce qui se trame dans sa tête. En se collant au papier photosensible dans l’ombre du labo photo se devine l’illustration de l’artiste au travail. Une femme a récemment fait son apparition sur ses photogrammes, Alice.
Ces tableaux photographiques d’une femme aux organes fleuris livrent, à l’échelle 1, la présence sensuelle d’une empreinte teintée d’amour.
Par Léa Chauvel-Lévy